HISTORIQUE DE LA CONGRÉGATION DES FILLES DE LA CHARITÉ DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS

Les débuts

La Congrégation des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus fut fondée en 1823 à La Salle-De-Vihiers, en France, par l’abbé Jean-Maurice Catroux et Dame Rose Giet.  

Sa présence en Amérique du Nord débute en 1905 lorsque la Congrégation s’installe à Newport au Vermont. En 1907, à la demande de Mgr Paul Larocque, évêque de Sherbrooke, et de Charles-Édouard Milette, curé de la paroisse Saint-Patrice de Magog, les sœurs s’installent à Magog afin d’offrir le service de crèche pour les enfants des femmes qui travaillent à l’usine de textile.

Crèche de Magog en 1908
Magog, Crèche 1908

Enfants crèche 1909

Ancien couvent St-Patrice 1912, Magog

Classe, méthode dynamique

Fanfare du Couvent, Magog, 1953

Fanfare du Couvent, Magog, 1953

C’est en 1909 que les sœurs prennent la direction du couvent de Magog. Ce fut un défi pour la Congrégation, car elles ont dû s’adapter au lieu et au climat, mais également aux méthodes d’enseignement en vigueur au Québec. Dans cette école, elles reçoivent des pensionnaires et des élèves externes pour les cours primaires et supérieurs, en plus d’offrir des cours de musique et d’enseignement ménager. En 1939, la crèche de Magog, qui sert d’orphelinat et d’asile, devient l’Hôpital La Providence.

Les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus ont œuvré au couvent de Saint-Patrice jusqu’en 1974.

La croissance

En 1911, les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus implantent leur Maison centrale et leur noviciat dans la maison Ives à Sherbrooke. La Congrégation prend alors rapidement de l’ampleur : en plus des postulantes qui se présentent au noviciat, une cinquantaine de sœurs françaises arrivent au Canada entre 1905 et 1914. Devant la croissance de ses effectifs, la communauté doit agrandir sa Maison centrale à plusieurs périodes, soit en 1913, en 1920 et entre 1928 et 1934; une nouvelle aile et une chapelle sont alors construites.

Maison centrale

Le vitrail et la statue du Sacré-Coeur / Chapelle

Classe, méthode dynamique

En l’espace de quelques années, la Congrégation devient la principale communauté enseignante dans les écoles primaires du diocèse de Sherbrooke.

À partir de 1925, elle essaime dans d’autres régions du Québec, notamment en Abitibi.

En 1937, la Congrégation fonde le scolasticat-école normale Saint-Sacrement; suivent l’école normale Notre-Dame du Sacré-Cœur en 1942, et, en 1945, le Collège du Sacré-Cœur, premier établissement d’enseignement collégial féminin de la région.

Labo, Hôtel-Dieu

Labo, Hôtel-Dieu

En plus de leurs œuvres d’enseignement, les sœurs s’engagent dans des établissements de soins de santé; en 1921, elles prennent en charge l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke où elles ouvrent une école d’infirmières en 1943.

De 1944 à 1948, les Filles de la Charité acceptent la responsabilité de gérer le Sanctuaire du Sacré-Coeur de Beauvoir. En plus de voir à son organisation physique et à l’accueil des pèlerins, elles y installent le secrétariat des œuvres du Sacré-Coeur du diocèse de Sherbrooke.

C’est durant cette période qu’elles font construire, sur un terrain adjacent, la Villa Notre-Dame de Beauvoir, lieu de repos et de recueillement. Elles y accueillent des gens jusqu’en 2004.

Sanctuaire Sacré-coeur de Beauvoir

Villa-Notre-Dame de Beauvoir

École-mission, Lesotho

Kanté-mission

 Les religieuses œuvrent comme missionnaires en Afrique (1935), au Brésil (1963) et à Tahiti (1972).

La décroissance

En 1960, la Province canadienne compte plus de 580 religieuses au Québec divisées dans une cinquantaine de maisons locales.

À partir des années 1970, la croissance de la communauté s’essouffle, et ses institutions scolaires sont étatisées. Les religieuses continuent à enseigner dans les écoles publiques et à travailler en milieu hospitalier.

Au début du 21e siècle, les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus, au nombre de 300, sont toujours présentes au Québec. Elles travaillent notamment en catéchèse, en animation de groupes de réflexion et à la Villa Notre-Dame de Beauvoir.

Malgré la fermeture de l’École normale Notre-Dame du Sacré-Cœur et la vente du campus des Filles de la Charité en 1969, le Collège du Sacré-Cœur continue ses activités. Cette institution déménage sur la rue Belvédère Nord et devient, en 1972, une association coopérative dirigée par des parents, des professeurs et des élèves. Malgré cette nouvelle organisation qui a converti le Collège en école secondaire privée, les religieuses continuent à y enseigner et à s’impliquer au conseil d’administration jusqu’en 1998. Le Collège du Sacré-Cœur a fermé ses portes à la fin de l’année scolaire 2018.

Collège du Sacré-Coeur

Terrasses Bowen

Aujourd’hui

Aujourd’hui, la Province canadienne des Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus compte soixante-dix-neuf (79) religieuses âgées.

Afin d’assurer leur hébergement et des soins physiques jusqu’à leur fin de vie, la Province s’est associée aux Sœurs missionnaires de Notre-Dame des Anges et aux Pères missionnaires d’Afrique (Pères blancs) pour  négocier un contrat de location à long terme dans une résidence pour personnes âgées.  Présentement, cinquante-neuf (59) religieuses résident aux Terrasses Bowen situés au coin des rues Bowen et Galt Est et appartenant au Groupe Lokia.

Les autres religieuses (20) habitent à la maison provinciale et dans différentes maisons appartenant à la Province.

Un véhicule de partage 

Il y a quelques années, la Congrégation a mis sur pied un comité de planification de fin de vie qui a pour mandat de planifier la gestion des biens de la Province jusqu’à la fin.

À la suite de réflexions sur l’avenir de la Province et de rencontres avec leurs conseillers juridiques et financiers, les religieuses ont décidé en 2018 de mettre sur pied une Fondation afin d’avoir un véhicule de partage des avoirs accumulés par la Province canadienne.

Un conseil d’administration et un comité de gestion des placements ont été rapidement mis en place. Cependant, la pandémie de la covid qui a sévi de 2020 à 2022 a ralenti la mise en fonction de la Fondation. En juin 2022, le conseil d’administration décide d’embaucher une coordonnatrice qui voit à l’analyse des demandes de soutien financier, au cheminement des recommandations vers les mécanismes décisionnels et aux communications avec les organismes demandeurs.

En 2023, cinquante-sept (57) organismes estriens ont été soutenus financièrement par notre Fondation et trente-six (36) par le programme développé avec Centraide Estrie. De plus, quatre (4) organismes provinciaux et neuf (9) autres oeuvrant au niveau international ont aussi reçu des sommes de la Fondation.

 

Bicentenaire de la Congrégation

Les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus ont vécu une année 2023 sous le signe de la mémoire et des célébrations, car la Congrégation fêtait son bicentenaire de fondation. Pour cette communauté établie en Estrie depuis 1907, l’occasion était belle pour souligner son apport à la société, notamment dans le domaine de l’éducation et le milieu hospitalier. 

Les festivités se sont déroulées à compter du dimanche 18 décembre 2022 et elles ont pris fin le 14 décembre 2023.

À compter de septembre 2023, une exposition sur les FCSCJ a été présentée au Centre d’archives Mgr Antoine-Racine de Sherbrooke. De plus le Centre d’archives conserve le patrimoine archivistique témoignant de l’histoire religieuse de l’archidiocèse dont celle des Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus.  

 

C’est une histoire à visiter…

 

 Sources :

  • Centre d’archives Mgr-Antoine-Racine
    Exposition des Contributions des communautés religieuses à l’histoire de l’archidiocèse de Sherbrooke. https://expo2.archivesmgrracine.org/fr/
  • Les Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus au Canada. FCSCJ.net